LA MORT DU CYGNE

L'amour de leur métier et de leur art chez les danseurs. Un petit rat de l'Opéra admire passionnément une grande étoile qui risque d'être détrônée par une rivale étrangère. Pour défendre son idole, le petit rat commet un geste criminel qui rendra sa victime infirme à vie. Cependant celle-ci pardonnera son geste à la coupable, lui donnant donc la chance de continuer à danser.

"La Mort du Cygne s’inspire d’une nouvelle de Paul Morand sur le corps de ballet du Grand Opéra. L’histoire conte la tendresse jalouse et maladive d’un petit rat pour une étoile. Comme dans Itto, la fiction et l’exposé documentaire s’entrepénètrent. L’enseignement que l’on retire des images n’affecte jamais l’allure didactique. L’action nous entraîne. Elle ne sert pas de prétexte à une information, elle est l’information même. Nous faisons connaissance du grand théâtre, nous nous promenons, des cintres aux sous-sols, nous assistons aux évolutions des danseuses,à leurs pointes, leurs exercices. La lumière glisse sur les tutus….Les principales interprètes qui ne sont pas des vedettes de cinéma, jouent bien et sont jolies : Yvette Chauviré, Mia Slavenska.

A coté d’elles, la sombre, la tourmentée Janine Charrat et aussi la petite Micheline Boudet qui, neuf ans plus tard obtiendra un premier prix de comédie….

Déjà, dans Hélène, Jean Benoit-Lévy avait marqué sa volonté d’étudier les caractères de près. La Mort du Cygne accentue cette orientation. La psychologie d’une enfant passionnée ,ses repliements, ses éclats secrets, ses motifs d’accomplir un geste criminel –

l’entorse de la danseuse consciemment provoquée- ont été éclairés mais avec la sympathie apitoyée que porte aux gamins le réalisateur de La Maternelle. Enfin, la technique est brillante.......Le film reçut le Prix de l’Exposition de 1937."

LA FOI ET LES MONTAGNES, Henri Fescourt p.407 1959.